On oppose fréquemment la génération des années 70 à la génération actuelle.
La première, la mienne, celle des baby-boomers, voyait l'avenir en rose et voulait tout changer, la famille, l'autorité, l'école, l'économie, la société, la VIE, quoi. 68 était passé par là.
La seconde, celle qui a 20 ans aujourd'hui ne voit effectivement qu'un monde confus et violent, un monde implacable et libéral qui sourit aux plus forts, aux plus riches, et laisse les autres sur le bord de la route, dans le fossé de l'exclusion, un monde qu'il leur paraît vain de vouloir changer.
Pour certains sociologues, le malaise de la génération actuelle serait en partie de notre faute, nous les hypocrites soixante-huitards (attardés), qui nous serions enrichis sur le dos de nos enfants, acceptant à peine aujourd'hui de leur laisser quelques miettes des avantages acquis ces trentes dernières années et pour tout avenir professionnel un petit strapontin précaire à l'usine (tant qu'il en restera) ou un des 500 000 emplois d'aide à domicile dont Jean-Louis Borloo veut favoriser la création.
Encore une vision bien parisienne de notre société. Tout le monde ne s'appelle pas Serge July ou Alain Geismar. La plupart de mes copains sont animateurs, éducateurs, instits, ou... chômeurs, et défilaient aux côtés des jeunes la semaine dernière pour protester contre le CPE.
Messieurs les politiques, ne faîtes pas de la crise actuelle un conflit de générations. Ce que ma génération réfuse, comme la jeunesse actuelle qui défile dans les rues, c'est avant tout le capitalisme sauvage et la prise du pouvoir planétaire par les marchés financiers, c'est votre surdité et votre égoïsme, vous qui n'avez que le mot "croissance" à la bouche. Les jeunes ont bien compris que si la croissance revenait, elle servirait avant tout à augmenter le traitement des ministres et le salaire des grands patrons d'entreprises.
On croyait la jeunesse endormie, gavée de jeux vidéos et de hamburgers, vautrée sur le canapé du salon à regarder la StarAc. Que nenni, elle dormait avec ses dents. Et bien, avec le printemps, elle se réveille, elle rugit, et c'est tant mieux.
J'ai du appuyer trop de fois sur poster, je suis désolé. Au moins ça montre à quel point votre site m'a apporté et je voulais vous en faire part. Encore Merci et Bravo
Rédigé par : encyclopedie gratuite | 27/06/2006 à 13:51