Je viens de terminer L'homme inquiet d'Henning Mankell, et j'ai bien senti que l'écrivain avait décidé de se débarrasser du commissaire Kurt Wallander, après vingt ans de vie commune et autant d'enquêtes menées avec brio. Oh une fin sans violence, sans effusion de sang, mais les trous de mémoires de plus en plus fréquents du commissaire au fil du roman nous entrainaient lentement mais surement vers la sortie, direction la maison de retraites pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Au-delà de l'histoire de sous-marins fantômes sur fond d'espionnage entre les Russes et les Américains, il y a une force et une beauté remarquables qui se dégagent de ce livre de par la propre plongée en profondeur du vieux commissaire qui voit défiler les années écoulées et les femmes de sa vie. La disparition, la maladie, la mort hantent ce roman, où Klara, la petite fille de Wallander apparait au final comme l'ultime balise dans la nuit qui s'approche.
Quand on sait qu'une personne sur cinq finira sa vie atteind d'un Alzheimer, je suis d'accord avec Mankell quand il dit que la décrépitude le terrifie. S'apercevoir que l'on perd la tête est une chose terrible. Come lui, le jour de ma mort, je veux savoir pourquoi j'ai vécu.
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