A la question "Faut-il pendre tous les économistes qui nous ont raconté des salades depuis des années?", j'aurais tendance à répondre oui, tant leur suffisance m'a insupporté, à nous donner régulièrement la leçon sur les ondes de la radio ou les plateaux télés.
Croissance, compétitivité des entreprises, marché concurrentiel, économie de marché, régulation naturelle par l'offre et la demande, ils n'avaient que ces mots là à la bouche. Et selon eux, la planète allait continuer à prospérer pour l'éternité, du moins pour une (petite) partie de ses habitants, grâce aux énormes profits engrangés par les multinationales et les banques.
Ne parlons pas des politiques de tous bords qui continuent à nous seriner que la crise est derrière nous et que tout va bientôt rentrer dans l'ordre avec le retour de la croissance, des profits, et des économistes qui pourront de nouveau nous faire l'apologie du libéralisme économique.
Mais à lire la lettre n°32 du Global Europe Anticipation Bulletin, la sortie de crise ne semble pas d'actualité, et leurs prévisions font froid dans le dos. Ces experts (à moins que ce ne soient eux aussi que des économistes) nous annoncent tout simplement que nous allons entrer dans la phase 5 de la crise systémique globale, sobrement intitulée "phase de dislocation géopolitique mondiale". Rien que ça.
Tout pourrait se jouer lors du sommet du G20 programmé pour le mois d'avril, si celui-ci arrive à se réunir, la tendance actuelle étant plutôt au chacun pour soi. Si rien n'est fait d'ici l'été 2009 au plan mondial, alors le château de cartes de l'économie planétaire pourrait s'effondrer, entrainant dans sa chute les Etats les plus fragiles.
Dans son ouvrage de prospective "une brève histoire de l'avenir" paru en 2006, Jacques ATTALI nous prédisait pour 2035 la fin de l'empire américain et l'apparition de l'Hyperempire, un monde sans Etats, avec un marché mondial chaotique débouchant sur un conflit qui pourrait mettre fin à l'humanité.
Il s'était juste trompé dans les dates.
Les commentaires récents