L'Europe sociale est en marche. Chacun d'entre nous peut circuler librement dans les vingt-cinq pays membres, pour y goûter les joies du tourisme ou y travailler.
Prenez par exemple la région des Pouilles, dans le sud de l'Italie. C'est une région riche et généreuse. Les collines sont verdoyantes et se terminent en plages de sable fin ou en falaises, sur une mer déclinant le bleu du côté Adriatique et le vert pour la côte ionienne. Byzantins, Normands, Maures, Angevins, Aragonais et Bourbons se sont succédés. Une vraie terre d'accueil et d'histoire...
Envers du décor, on y trouve aussi des "camps de travail forcés" (Le Monde du 20 juillet), desquels les carabiniers italiens viennent de libérer 113 ressortissants polonais qui y étaient retenus dans des conditions proches de l'esclavage.
Piégés par des petites annonces qui leur promettaient un salaire de 200€ par mois et un logement en échange de travaux agricoles, ces chômeurs se sont retrouvés à travailler dans les champs dix à quinze heures par jour pour un salaire de 2€, surveillés par des chiens et des gardiens armés.
Nourris de pain et d'eau, parqués dans des baraquements sans chauffage l'hiver, ils étaient battus en cas de tentative d'évasion. Un scénario digne des pires moments du règne des nazis sur l'Europe.
Donc, si vous projetez d'aller cueillir les abricots cet été quelque part en Europe ou de faire les vendanges à l'automne, renseignez-vous bien sur la moralité du propriétaire et planquez votre téléphone portable en arrivant, pour pouvoir envoyer un SOS en cas de problème.
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