Je viens de terminer le dernier roman de Michel Houellebecq "la carte et le territoire". Je ne suis pas critique littéraire, donc je ne porterai pas de jugement sur le livre en lui-même.
Simplement constater deux points d'impact. Le premier concerne le rapport amoureux, et je n'avais jamais remarqué chez Houellebecq cette sensibilité de facture (presque) romantique. Je le cite, quand Jed retrouve Olga après dix ans de séparation :"quelques secondes peuvent suffire si ce n'est à décider d'une vie, du moins à révéler le caractère de son orientation principale".
Mais quelques pages plus loin, quand il quitte la chambre d'Olga, on retrouve le Houellebecq pessimiste et désabusé : "la vie vous offre parfois une chance, mais lorsqu'on est trop lâche ou trop indécis pour la saisir, la vie reprend ses cartes, il y a un moment pour faire les choses et pour entrer dans un bonheur possible, ce moment dure quelques jours, parfois quelques semaines ou même quelques mois mais il ne se produit qu'une fois et une seule, et si l'on veut y revenir plus tard c'est tout simplement impossible, il n'y a plus de place pour l'enthousiasme, la croyance et la foi, demeure une résignation douce, une pitié réciproque et attristée, la sensation inutile et juste que quelque chose aurait pu avoir lieu, qu'on s'est simplement montré indigne du don qui vous avait été fait".
Le second point d'impact concerne l'œuvre de Jed Martin sur la fin de sa vie : "Rendre compte du monde", consistant à filmer dans une obscurité quasi totale, et pendant des jours, la forêt dense, au sous-bois impénétrable. J'en viens subitement à me poser la question de mon intérêt grandissant pour les prises de vues nocturnes, les expositions longues, sorte de méditation sur le temps qui passe.
Décidément, Houellebecq ne me laisse pas indifférent.
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